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[Les dossiers de French Assurtech] Et si on parlait Blockchain et assurance ? (1/3)

✍🏻Article rédigé par Anaelle Gautier, Content Manager

Vous avez sans doute déjà entendu les mots “intelligence artificielle”, “machine learning” ou encore “RPA” dans des conversations autour de l’innovation. Ce type de buzzwords technologiques, il y en a beaucoup … souvent utilisés à tort et à travers d’ailleurs. 

Un autre de ces mots tendance, dont beaucoup parlent mais que peu comprennent vraiment, est “blockchain”.

On vous l’a déjà expliqué de 35 façons différentes, mais vous n’avez toujours pas compris exactement ce que c’est ? Pas de panique, nous sommes là. Avec un peu de chance, la 36ème sera la bonne ! 🙃

Dans ce dossier en trois parties, nous vous proposons de monter ensemble dans le bateau blockchain, pour comprendre progressivement ce qu’est cette technologie, comment elle est utilisée dans différents secteurs et ce que sont ces apports pour l’assurance. Bonne lecture !

📚Chapitre 1 : Comment fonctionne la blockchain ? 

La première étape de notre voyage en immersion dans la blockchain est tout naturellement son point de départ : le contexte et les raisons de son apparition, ainsi que son fonctionnement. Ces fondamentaux nous permettront d’appréhender ensuite les cas d’applications de la blockchain dans différents secteurs, puis son intérêt potentiel pour l’assurance. 

1/ Pourquoi la blockchain a-t-elle été créée ?

👉🏻 Rapide historique de la blockchain … et du bitcoin

Impossible de faire l’impasse sur l’histoire du bitcoin pour parler de celle de la blockchain. Pourquoi ? C’est simple : sa formalisation se fait en 2008, avec l’apparition du bitcoin, même si des recherches antérieures la préfigurent. 

Peut-être avez-vous eu vent du mystère qui entoure l’inventeur du bitcoin. Surnommé Satoshi Nakamoto, personne ne sait qui se cache derrière ce pseudo (sauf peut-être les les initiés de la crypto, mais c’est un secret bien gardé). Il pourrait s’agir d’une personne aussi bien que d’un groupe de personnes. Le publication fondatrice du bitcoin a été mise en ligne en 2008 et le crypto-actif a été officiellement lancé le 3 janvier 2009. 

En 2008 donc, Satoshi Nakamoto conceptualise la théorie des chaînes de blocs distribuées. Il apporte une innovation aux recherches existantes en ajoutant des blocs à la chaîne initiale, sans exiger qu’ils soient validés par des tiers de confiance. Chaque bloc contient des transactions et ils se relient entre eux, formant une chaîne contenant un historique sécurisé des échanges de données. Le système utilise un réseau de pair à pair pour horodater et vérifier chaque échange. Plus besoin d’une autorité centrale, le système est entièrement distribué. 

Le mot blockchain n’est pas présent en tant que tel dans le livre blanc bitcoin. Les mots « block » et « chaîne » sont utilisés séparément dans le document original de Satoshi Nakamoto, mais ont finalement été popularisés en un seul mot en 2016. 

Illustration de la différence entre un système centralisé (via une institution financière classique) et un système décentralisé comme une blockchain – Source : Ministère de l’Economie, des Finances et de la Relance

👉🏻 Pourquoi le Bitcoin a-t-il été créé ? 

A purely peer-to-peer version of electronic cash would allow online payments to be sent directly from one party to another without going through a financial institution. […] We propose a solution to the double-spending problem using a peer-to-peer network.” – White paper bitcoin

Comme Satoshi Nakamoto l’indique dans le livre blanc, il crée le bitcoin pour en faire un système de paiement électronique de pair à pair (peer-to-peer), sans avoir à passer par les banques et autres institutions financières. Il s’appuie sur la norme de la « preuve de travail » (proof of work), qui utilise des algorithmes mathématiques pour confirmer les transactions sans recourir à une autorité centrale (les banques). À la place du réseau central, c’est la blockchain qui est mise en place. 

Cette création est concomitante à la crise financière de 2008. L’objectif initial du Bitcoin était de rendre le contrôle sur leur monnaie aux individus. Il était censé être une alternative au système financier actuel. En réalité, la volatilité du Bitcoin a mis fin presque immédiatement à cette intention et en a fait un produit de spéculation. 

2/ Comment fonctionne la blockchain ? 

👉🏻 La dissociation entre blockchain et crypto-monnaies

“Blockchain is to Bitcoin, what the internet is to email. A big electronic system, on top of which you can build applications. Currency is just one.” – Sally Davies, Financial Times Technology reporter.

En 2008, la blockchain était complètement assimilée au Bitcoin. C’est seulement à partir de 2014 qu’elle a commencé à être vue comme un système indépendant. Certains ont réalisé que cette technologie sous-jacente au Bitcoin pouvait être isolée et utilisée à d’autres fins que les crypto-actifs, le Bitcoin n’étant qu’un cas d’application particulier de cette infrastructure technique. Beaucoup d’attentes se sont créées autour de la blockchain : elle a rapidement été perçue comme une solution “miracle” pour de nombreux secteurs (traçabilité des chaînes d’approvisionnement, gestion des contrats, soins de santé …) – et en a déçu beaucoup. Des premiers cas concrets ont vu le jour ces dernières années – nous en parlerons plus en détail au chapitre suivant. 

👉🏻 Le fonctionnement de la blockchain 

Comment fonctionne cette chaîne de blocs ? Voici les points constitutifs de la blockchain : 

  1. C’est une solution technique. Une blockchain est un type de base de données. La principale différence avec les bases de données traditionnelles réside dans la structuration de l’information. Habituellement, les données sont stockées dans des tableaux. Avec la blockchain, comme son nom l’indique, les informations sont réparties dans des blocs, reliés entre eux dans une unique chaîne séquentielle.

    À chaque bloc est attribuée une chaîne alphanumérique, appelée “hash”. Utilisées en informatique et cryptographie, les fonctions de hachage calculent une empreinte numérique pour une donnée. Concrètement, elles dérivent une “signature” à partir d’une donnée, qui permet de l’identifier. Dans la blockchain, elle est basée sur l’ensemble du contenu du bloc, y compris son horodatage. Chaque bloc utilise l’empreinte – le hachage – du bloc précédent pour créer la sienne. C’est la fameuse chaîne qui relie les blocs entre eux.

La chaîne de blocs illustrée par Blockchain France

  1. La blockchain est décentralisée, distribuée sur un réseau peer-to-peer. Cela signifie que les transactions sont enregistrées sans qu’un intermédiaire unique ait besoin de les valider (contrairement aux banques dans le système centralisé). Les transactions sont visibles par l’ensemble des membres du réseau et sont validées directement par eux.
  2. Une fois enregistrées dans les blocs, les données sont infalsifiables et immuables. Les blocs sont ajoutés dans un ordre séquentiel et sont permanents et inviolables. Le registre des faits n’autorise pas la modification des blocs précédents. Il vérifie et ordonne les faits grâce à un algorithme de consensus, pour éviter les erreurs de données. Pour le Bitcoin, il s’agit de la preuve de travail (proof of work).

    Concrètement, pour valider un bloc de données, une partie des membres – les mineurs dans le Bitcoin – doit vérifier la conformité des données entrantes. Afin de limiter les risques d’erreurs et de double dépense, il faut que le processus requiert un certain effort. Le mineur doit fournir une preuve de travail. Elle consiste à calculer le hachage du bloc suivant à partir du bloc précédent. Il faut tester un nombre de possibilités énorme avant de trouver la valeur correcte. Cette complexité sécurise le système car, après avoir fourni beaucoup de travail, les mineurs n’ont pas intérêt à ne pas respecter les règles de validation. Cela ferait perdre confiance dans le système et donc affaiblirait la valeur de leurs gains. Seuls les mineurs ayant trouvé le bon calcul peuvent créer le bloc suivant. La majorité des nœuds du réseau blockchain doivent convenir que le calcul est juste. 

Processus d’une blockchain illustré par Blockchain France

Vous avez du mal à visualiser le concept ? Pensez à un journal que l’on tient dans un cahier. Chaque entrée vient s’ajouter à la précédente. Dès qu’un nombre d’entrées (de faits) est suffisant, une nouvelle page est ajoutée au cahier, vide au départ. Les pages que l’on y insère au fur et à mesure sont les blocs, et les fils qui s’ajoutent entre les pages et les relient, la chaîne. Les pages précédentes sont indéchirables et ineffaçables. Comme ce journal est partagé entre plusieurs personnes, il faut ordonner son remplissage pour que deux personnes différentes n’entrent pas des données contraires ou racontent la même information. Comment ? On demande un travail complexe à chacune. C’est la personne qui aura trouvé la solution, en ayant fourni une quantité de travail importante, qui pourra inscrire son entrée sur la nouvelle page.

La blockchain représente une solution au problème de la confiance. Elle permet de tenir un registre de faits sans avoir à se fier à un acteur unique qui ordonne le système. Il est cependant important de se rappeler qu’il s’agit d’une solution technique qui permet d’atteindre un but précis, ce n’est pas une fin en soi. Ce n’est pas non plus une solution magique : cette technologie a un énorme potentiel, mais elle est complexe à mettre en place. 

Dans le deuxième chapitre, nous nous intéresserons de plus près aux apports de la blockchain dans différentes industries. Nous interviewerons des acteurs de domaines variés pour comprendre leurs motivations à implémenter cette technologie et leur expérience. Restez connectés ! ✌🏻

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